LA FOURMI ET LA CIGALE
Fable immorale
La cigale ayant chanté et dansé
Tout l'été des pas cadencés
Se trouva donc célèbre et adulée
Quand du château de la star-ac elle s'en est allée.
Elle courut trouver la fourmi, sa voisine notoire,
Pour avec elle célébrer son insigne victoire.
Madame fourmi n'est point rieuse,
Mais est-ce là une qualité honteuse ?
La mine grise et l'air renfrogné du nez,
Elle accueillit bien mal la vedette de l'année :
- Que faisiez-vous, chère, au temps de l'émission ?
- Nuit et jour, je travaillais sans rémission !
- Vous travailliez ? J'en suis fort marrie !
Eh bien, prenez votre retraite en maison, mon amie !
Je ne peux avec vous prendre des rides sans raison.
Amour, gloire et beauté ,voilà mon oraison !
Paillettes, paparazzi et chirurgie esthétique
Me poursuivront sans cesse dans toutes les boutiques.
Cette fable immorale est adressée aux adorateurs
Des peoples fabriqués par nos rusés créateurs.
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MONOLOGUE DES RIDES
D'où viens-tu ,méchante ride
?
Au bord de tes yeux humides
Juste à côté de la traître verrue
Soudain, patte d'oie je suis apparue.
Tu as beaucoup trop pleuré
Et bien souvent désespéré !
D'où viens-tu , méchante ride
?
Aux coins de ta bouche avide
J'ai creusé mes humbles sillons,
Plus profonds à chaque éclat de ton rire
Qui sonne clair comme un carillon
Quand des autres tu veux médire.
D'où viens - tu, affreuse ride ?
Au milieu de ton respectable front
Je me suis étalée comme un affront
Au cours des mois et des années rapides.
Je suis née des tracas et des soucis
Qui ont agité et troublé ton cœur indécis.
D'où venez-vous, infâmes rides
?
Dans ton cou autrefois de cygne
Nous avons tracé nos ruisseaux perfides
Sans vergogne, avec un plaisir insigne.
Tu as beaucoup trop laissé exploser ta fureur
Quand tes caprices déchaînaient ta rancœur.
...
